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L’écrivain B. Coppin : « J’écris avec mon cœur de 14 ans »

Rencontre avec Brigitte Coppin, auteure prolifique de livres historique pour enfants, dont le dernier ouvrage vient d’être publié aux Éditions du Cabardès.

Lorsqu’on demande à Brigitte Coppin pourquoi l’on devient auteure, celle qui vient de publier son 127e livre (lire en encadré) nous explique avoir « l’impression (qu’elle l’a) toujours été ». « Toute petite, les mots ont été mes amis. Je me suis fait un donjon de livres en me plaçant dans une bibliothèque imaginaire. Certainement parce que j’ai eu une enfance sauvage, au milieu de la nature. C’est ce qui m’a permis de me recréer un monde. Je lisais tout, y compris les livres pour adulte ».

De là à faire aujourd’hui partie de la microminorité des auteurs qui vivent de leur plume ? « C’est parce que j’ai eu beaucoup de chance ! », répond en toute modestie Brigitte Coppin. Après une licence en Anglais, une autre en Allemand puis une maîtrise d’architecture médiévale, elle commencera par rédiger des articles d’initiation sur la période du Moyen Âge.

Son premier livre est publié chez Gallimard en 1984 puis, en 2000, son premier roman pour enfant. Des récits s’appuyant sur des périodes historiques à destination du jeune public.

Pourquoi le jeune public ? L’auteure nous livre son secret : « J’écris avec mon cœur de 14 ans ».

Si elle ne conçoit pas de plan avant l’écriture, Brigitte Coppin sait à chaque fois de quelle façon l’histoire va se terminer. Le livre est rédigé « chapitre après chapitre et lorsque je lâche celui sur lequel je travaille, il est ficelé ».

En revanche, il arrive que l’écrivaine ne parvienne pas à trouver le lien lui permettant de passer d’une situation à une autre. Elle peut alors fermer son ordinateur pour entamer une marche salvatrice, en tout cas révélatrice de l’idée clé dont elle était dépourvue. « Si les idées fortes existent avant que l’histoire ne soit achevée, je m’aperçois que le récit prend lui-même ses propres chemins ».

Un chemin qui doit être maîtrisé : « Lorsque l’on écrit des romans historiques, l’on marche sur un fil, en équilibre entre fiction et réalité historique. L’un appuie l’autre. C’est aussi passionnant que difficile à réaliser ».

Le plus difficile dans le métier ? « C’est d’écrire. C’est-à-dire que la phrase soit la plus juste possible avec mes images. Parce que j’écris en images. Lorsque mon livre est terminé, je vous envoie mon film ».

Retour au Moyen Âge avec « Anna, prisonnière de la peste ! »

Les parents qui souhaiteraient donner à leurs enfants le goût de la lecture, peuvent sans hésiter leur glisser entre les mains le dernier livre de Brigitte Coppin venant de sortir aux Éditions du Cabardès, « Anna, prisonnière de la peste ! ».

Destiné aux 9 – 12 ans, si l’héroïne s’affiche au féminin, les garçons n’auront aucune difficulté à s’identifier aux autres personnages masculins, tant la crédibilité psychologique des différents acteurs est solidement construite. Se déroulant en 1348 sur fond de peste traumatisant l’ensemble de la population, la pandémie trouvera bien sûr sa résonance avec celle de notre actuel XXIe siècle. Au-delà de celle-ci, le fil conducteur du récit s’appuie sur l’évolution psychologique de la jeune Anna qui, confrontée à une situation de fin du monde, est animée en premier lieu par le réflexe du chacun pour soi. Une attitude qui se transforme à l’aune de ses rencontres, entre solidarité, amitié, amour, ou une héroïne qui se construit en se grandissant. Le récit, parfaitement structuré, s’appuie sur une solide connaissance du Moyen Âge, avec une tension dramatique qui jamais ne fait défaut.

Vendu 9,80 € dans les bonnes librairies et sur le site des Éditions du Cabardès

Journal l’Indépendant, dimanche 13 septembre 2020

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